Comment le contexte historique du film façonne-t-il son message ?
Il était une fois en Chine est un film biographique d’arts martiaux hongkongais de 1991, réalisé et produit par Tsui Hark, avec Jet Li dans le rôle de Wong Fei-hung, un légendaire artiste martial, médecin et héros populaire chinois. L’histoire se déroule à la fin du XIXe siècle, une période où les traités inégaux imposés par les puissances occidentales affaiblissaient la souveraineté de la Chine. Bien que le film mette principalement en avant l’habileté martiale et l’intégrité morale de Wong Fei-hung, son contexte ne peut être ignoré : il reflète une époque où les puissances étrangères exerçaient un contrôle sur la Chine, façonnant ses luttes et sa résistance.
Le pouvoir dominant dicte-t-il toujours le récit ?
Avec les États-Unis en tant que première puissance mondiale, il est facile d’oublier à quel point leur vision du monde est imposée, activement ou passivement, au reste de la planète. Les tensions récentes en France autour de l’Algérie, une ancienne colonie française, illustrent également la manière dont l’histoire est souvent racontée selon le prisme du pouvoir économique ou militaire dominant. Les nations occidentales ont une longue histoire de colonialisme et d’impérialisme, et leur influence s’est inévitablement étendue à l’Asie. Il était une fois en Chine ne met pas directement l’accent sur ces questions politiques, mais leur présence en arrière-plan demeure essentielle pour saisir toute la portée du film.
Pourquoi est-il si difficile de confronter les erreurs du passé ?
Ne vous méprenez pas : la géopolitique est incroyablement complexe, et ces problèmes profondément enracinés ne peuvent être résolus du jour au lendemain. Même à petite échelle, les conflits d’intérêts sont fréquents ; lorsqu’on y ajoute la guerre, les meurtres et la corruption, la haine et les cycles de vengeance deviennent inévitables. Ayant grandi en France, avec des origines chinoises, et vivant aujourd’hui au Japon, j’ai eu le privilège de résider dans des pays économiquement stables et non en guerre. Pourtant, la France et le Japon ont un passé impérialiste qui a causé des torts à d’autres nations et populations. Reconnaître ses erreurs est un exercice difficile pour l’humanité : il est plus simple d’ignorer, de nier, ou même de réécrire l’histoire pour servir un agenda nationaliste. Parfois, ce déni est passif, ancré dans les récits culturels. D’autres fois, il est intentionnel, utilisé comme un outil politique.
Les individus peuvent-ils s’opposer à l’injustice systémique ?
La triste réalité est que quelques individus, poussés par la cupidité et l’ambition, suffisent à déstabiliser des sociétés entières. Tout comme un seul enfant turbulent peut perturber une classe entière, une poignée d’oligarques, placés au sommet, peuvent mettre en péril l’humanité—que ce soit par la guerre, un capitalisme débridé, ou l’ignorance des crises environnementales. Pourtant, l’histoire prouve que la résistance est toujours possible. Dans chaque nation, des figures ont osé s’opposer à l’oppression et sont devenues des symboles d’espoir. Si l’histoire de Wong Fei-hung a été romancée, il existe bel et bien des individus capables, par leur sagesse et leur intégrité, de défier l’injustice et de remodeler le monde en mieux.
Qu’en pensez-vous ? Les récits culturels et les films historiques comme Il était une fois en Chine permettent-ils d’affronter le passé ou risquent-ils de le déformer ?
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