J’ai découvert Kinnikuman, écrit par Yudetamago, grâce à mon frère. Nous évoquions les animes que nous regardions à la télévision française dans les années 80 et 90, lorsqu’il m’a parlé de Muscleman, le titre français (Kinniku signifiant « muscle »). Il m’a raconté une scène particulièrement traumatisante où un personnage, après avoir gagné un combat, transformait son adversaire en nouilles pour le manger. Je ne me souvenais pas du tout de cet anime, mais des années plus tard, j’ai appris à mieux connaître Kinnikuman et le personnage en question, Ramenman, dont le style de combat très violent a changé après sa défaite contre Kinnikuman.
Bien que nous ayons ri en repensant à cette scène qui l’a marqué, cela m’a fait réfléchir : en tant qu’adultes responsables d’enfants ou de jeunes, il est essentiel de surveiller ce qu’ils regardent, que ce soit à la télévision, sur ordinateur ou sur smartphone.
La montée de la dépression liée au temps passé sur les écrans
Des études montrent une augmentation inquiétante des symptômes de dépression chez les enfants, en particulier chez les adolescents autour de 15 ans. Cette tendance est directement corrélée à l’utilisation croissante des smartphones. Les cerveaux des enfants, encore en plein développement jusqu’à environ 25 ans, sont particulièrement vulnérables aux influences extérieures. Contrairement aux adultes, ils manquent de recul pour contextualiser ce qu’ils voient. Une exposition à des contenus inappropriés ou excessifs peut laisser des traces durables—des traumatismes qui apparaissent même dans les scans cérébraux.
Les impacts physiques et mentaux des smartphones
Le problème ne vient pas seulement des contenus. Physiquement, le corps humain, et surtout celui des enfants, n’est pas conçu pour une utilisation prolongée des smartphones. Fixer un écran de petite taille à courte distance fatigue les yeux, le cou et le cerveau.
Au Japon, j’observe souvent des usagers de train tenant leur téléphone à quelques centimètres de leurs yeux, le cou courbé dans une posture peu naturelle. Je ne vais pas prétendre que je n’utilise pas moi-même un smartphone, mais nous devons reconnaître les effets que cela a sur nos corps, et particulièrement sur ceux des jeunes en développement.
Notre cerveau est câblé pour rechercher une gratification immédiate. Que ce soit avec des aliments sucrés ou des contenus visuellement stimulants sur les réseaux sociaux, l’effet est similaire : une montée de dopamine. Les plateformes exploitent ce mécanisme en créant des vidéos courtes et attrayantes qui captent rapidement notre attention. Ce type de récompense immédiate agit comme un « sucre » pour le cerveau, mais ce plaisir est suivi d’une chute d’intensité équivalente, créant un cycle d’envie et de manque—un signe classique d’addiction.
Pourquoi retarder l’utilisation des smartphones est crucial
Les recherches recommandent fortement de ne pas donner de dispositifs mobiles aux enfants avant leurs dernières années d’adolescence—plus tard c’est, mieux c’est. D’un point de vue neuroplastique, attendre jusqu’à 25 ans serait idéal. Bien sûr, les smartphones sont de puissants outils d’apprentissage et de communication, mais les risques d’addiction et de perturbation du développement l’emportent sur ces avantages pour les jeunes utilisateurs.
Pourtant, de nombreux parents, souvent sans mauvaise intention, contribuent involontairement à la dépendance de leurs enfants. Je vois fréquemment des tout-petits avec un smartphone à la main, déjà captivés par l’écran. Si davantage de personnes comprenaient comment fonctionne le cerveau et l’importance d’établir des habitudes saines, je suis convaincu que beaucoup changeraient leur comportement.
Une société construite sur l’addiction
La dure réalité est que, bien que les experts en santé publique soient conscients de ces problèmes, l’industrie des médias, axée sur le profit, reste silencieuse. Nous vivons dans une société qui crée et commercialise délibérément des produits addictifs. Autrefois, nous ignorions les effets nocifs de l’alcool, du tabac ou du sucre ajouté. Aujourd’hui, nous mettons entre les mains des enfants des outils encore plus addictifs—et ce, sans grande régulation ni contrôle.
Montrer l’exemple en tant qu’adultes
Ce problème ne changera que lorsque les adultes reconnaîtront leurs propres addictions et commenceront à donner l’exemple à la prochaine génération. Les enfants imitent naturellement les adultes—ils veulent « faire comme les grands ». Quand les adolescents expérimentent l’alcool ou la cigarette, c’est souvent en imitant les adultes. Ce même comportement s’applique désormais aux smartphones, mais l’exposition commence beaucoup plus tôt, parfois dès la maternelle.
La question est : Comment, en tant que parents, éducateurs et modèles, pouvons-nous briser ce cycle et favoriser une relation plus saine avec la technologie pour les générations futures ?
Qu’en pensez-vous ? Faut-il des règles plus strictes pour limiter l’accès des enfants aux smartphones, ou la solution réside-t-elle dans une meilleure éducation des parents et des enfants ? Partagez votre avis dans les commentaires ci-dessous !
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