Breath of Fire 2 est un jeu de rôle développé et publié par Capcom, sorti en 1994. C’est le deuxième opus de la série Breath of Fire, mais le premier auquel j’ai joué—il occupe donc une place particulière dans mes souvenirs. Le jeu est très riche dans sa façon de développer notre équipe, avec de nombreuses quêtes secondaires et même plusieurs fins. Mais ce qui m’a le plus surpris en y jouant, c’est à quel point les thèmes politiques, religieux et les différences de races et de cultures y sont abordés. Ces sujets sont rares dans les jeux vidéo anciens, mais leur traitement dans Breath of Fire 2 révèle une profondeur inattendue et une critique sociale et philosophique marquante.
Ne devrions-nous pas arrêter de suivre aveuglément les histoires qu’on nous raconte ?
La série nous fait incarner Ryu, un membre de la tribu des dragons, capable de se transformer en dragon et de posséder des pouvoirs surnaturels. Des personnages issus de différentes tribus rejoindront son équipe, chacun apportant des capacités uniques. Les principaux ennemis sont des démons déguisés en membres du clergé de l’Église de St Eva, qui utilisent la foi du peuple pour gagner en puissance, tout en faisant de la tribu des dragons leur ennemi juré. Nous savons aujourd’hui que les histoires façonnent les croyances, idéologies et systèmes humains. Ces récits sont souvent fictifs et fonctionnent bien car ils désignent un ennemi à abattre—que ce soit Satan dans le catholicisme, l’Église de St Eva dans le jeu, ou, dans la géopolitique actuelle, la Chine du point de vue des États-Unis. Même dans un monde interconnecté, beaucoup de nations continuent à raconter que l’ennemi se trouve au-delà de leurs frontières.
Combiner la force de nos différences pourrait bien être la clé d’un monde meilleur.
L’équipe composée de membres de tribus différentes permet d’accéder à certaines zones autrement inaccessibles, grâce aux compétences spécifiques de chacun. En transposant cette analogie dans notre monde réel, nous voyons que nous sommes tous différents. Vivant moi-même dans un pays dit “étranger” et ayant côtoyé de nombreuses cultures et religions, je suis convaincu que ces différences devraient être mises au service d’une cause commune : la création de politiques, de lois, de recherches et de sciences véritablement mondiales. Nous avons besoin d’un nouveau récit, un récit qui nous pousse à unir nos forces pour un objectif partagé, au lieu de rester enfermés dans des histoires qui nous divisent.
Jamais l’humanité n’a eu autant de pouvoir pour s’aligner—et jamais ce pouvoir n’a été aussi dangereux.
Le monde a changé de nombreuses fois en seulement quelques années, grâce à l’accès à des technologies capables d’aligner des millions de personnes en même temps. Avant, c’était la radio ou la télévision ; aujourd’hui, c’est les réseaux sociaux. L’échelle a changé, tout comme les effets et les dangers potentiels de ce pouvoir d’influence. Nous vivons une époque où l’influence va plus vite que la raison, et où croire en une mauvaise histoire peut avoir des conséquences dramatiques.
Et vous, pensez-vous que nous soyons prêts à adopter un récit unificateur qui respecte nos différences, ou sommes-nous encore trop attachés au confort d’avoir un ennemi commun ? Partagez votre avis en commentaire.
#tales-posts-fr
Laisser un commentaire