Secret of Mana, sorti au Japon sous le nom de Seiken Densetsu 2, est un jeu de rôle et d’action publié en 1993 par Square pour la Super Nintendo Entertainment System. Il s’agit de la suite de Final Fantasy Adventure (Mystic Quest) sorti sur Gameboy. Le jeu permet à trois joueurs de jouer simultanément, en suivant le parcours d’un garçon, d’une fille et d’un elfe, chacun ayant des raisons différentes de s’opposer à un empire cherchant à dominer le monde. Nous y jouions surtout avec mon frère, parfois aussi avec ma sœur. Même si à l’époque, le message profond du jeu n’était pas ce qui me plaisait le plus, il semble aujourd’hui évident que nous avons chacun un rôle à jouer dans le façonnement du monde, à mesure que ma réflexion a mûri avec le temps.
L’elfe est-il la représentation des jeunes générations, perdues dans une société qui exige toujours plus ?
Les trois personnages correspondaient parfaitement à notre fratrie : un frère, une sœur, et moi-même. Je choisissais toujours l’elfe, qui vit avec un nain et ne se souvient pas de ses origines. Il se lance dans un voyage pour mieux se connaître : un chemin spirituel en soi. Quand on comprend que le cerveau se développe jusqu’à environ 25 ans, et que celui des jeunes enfants est particulièrement plastique et dépourvu de cortex préfrontal – la partie qui aide à prendre des décisions cognitives – cela rend évident que cette période de vie est cruciale pour un développement sain. Or notre société s’oppose souvent aux besoins fondamentaux, tant des enfants que des adultes. Et même si le cerveau a la capacité de s’adapter, il devient plus clair que vivre à contre-courant de notre physiologie nuit à notre épanouissement mental et émotionnel.
Saurons-nous saisir la graine d’espoir en nous pour enfin réconcilier notre société avec la nature ?
Comme dans le premier épisode, l’écologie et la nature occupent une place centrale dans Secret of Mana. L’Empire, dans sa volonté de tout contrôler, finit par détruire l’Arbre de Mana, source de l’énergie vitale du monde. Une Bête de Mana apparaît alors pour anéantir l’Empire, mais nous sommes contraints de la tuer à notre tour. En tant qu’être humain, il est douloureux d’imaginer la disparition de notre espèce, mais face à notre façon de traiter la nature, les autres espèces, et même nos semblables, le rôle de l’humanité devient profondément questionnable. Malheureusement, aucune Bête de Mana ne viendra cette fois : notre propre disparition prendra sans doute les formes déjà connues – guerres, destructions, génocides.
L’espoir demeure tant que des individus prennent enfin conscience d’eux-mêmes et du monde dans lequel nous vivons.
La conscience est une graine – discrète mais capable de tout transformer. Si davantage d’individus cultivaient la conscience et la réflexion sur leur propre chemin, il serait encore possible de changer de trajectoire. Ce n’est que par une prise de conscience sincère et des actions empreintes de compassion que l’on pourra rêver d’un monde où l’humanité ne se voit plus séparée de la nature, mais profondément liée à elle.
Et vous, pensez-vous que des récits de notre enfance, comme Secret of Mana, peuvent encore nous aider à repenser notre place dans le monde ? Partagez votre réflexion en commentaire.
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