Departures de Yōjirō Takita, initialement intitulé Okuribito (« celui qui envoie »), raconte l’histoire d’un violoncelliste qui perd son emploi et retourne dans sa ville natale avec sa femme. Il trouve un emploi dans « l’assistance aux départs », pensant qu’il s’agit d’une agence de voyages. Au lieu de cela, il se retrouve à préparer les corps pour des cérémonies de crémation. Ce film réfléchi aborde des thèmes de préjugés, de notre relation avec la mort et de la dynamique familiale, offrant un miroir aux attitudes de notre société envers le travail, la mortalité et la guérison.
Préjugés et Perception Sociale du Travail
Le film révèle les préjugés de la société envers certains métiers, en particulier ceux qui touchent à la mort, encore tabous dans de nombreuses cultures. Notre société tend à glorifier les postes bien rémunérés comme ceux de PDG, tout en sous-estimant les emplois essentiels mais moins bien payés, notamment dans l’éducation et la santé. Cette perspective biaisée, centrée sur l’argent, nécessite une remise en question. Si les besoins de base comme la nourriture, l’eau et le logement étaient accessibles en dehors de l’emprise du marché, notre société pourrait valoriser le travail pour sa contribution réelle plutôt que pour son potentiel de revenu.
Affronter la Mort et Examiner les Systèmes de Croyance
Notre relation avec la mort est souvent compliquée par des croyances culturelles et religieuses ancrées, rendant le sujet difficile à aborder ouvertement. Des générations de valeurs et de coutumes rendent difficile l’approche de la mort avec un esprit plus ouvert. Pourtant, l’idée de Memento Mori — se souvenir de notre mortalité — peut nous rappeler puissamment ce qui compte vraiment, nous incitant à faire des choix conscients sur la façon dont nous utilisons notre temps. Souvent, il faut une rencontre rapprochée avec la mort pour nous éveiller aux priorités de la vie, même si cette conscience s’estompe rapidement à mesure que nous reprenons notre routine.
Famille, Pardon et Libération du Passé
Dans Departures, le protagoniste nourrit du ressentiment envers son père, qui a abandonné la famille des années auparavant. Au Japon, le travail est souvent perçu comme une extension de la famille, la culture de l’entreprise prenant souvent le pas sur les relations personnelles. Notre identité et notre estime de soi sont intimement liées au travail, au statut et au revenu. Mais si cette priorité donnée au travail se fait au détriment de nos relations les plus proches, cela en vaut-il la peine ? Le pardon n’est pas toujours nécessaire, mais se libérer est essentiel pour que les événements passés deviennent des leçons plutôt que des poids dans notre présent. Le ressentiment donne du pouvoir à ceux qui nous ont fait du tort, leur permettant d’influencer notre vie bien après que le mal ait été fait.
Departures nous confronte subtilement à ces questions profondes, nous invitant à réfléchir aux rôles que jouent le travail, la mortalité et la famille dans nos vies. À travers son exploration des métiers tabous, de l’inévitabilité de la mort et des dynamiques familiales non résolues, le film nous rappelle de considérer ce que nous valorisons réellement et comment nous pourrions vivre de manière plus consciente.
#tales-posts-fr
Laisser un commentaire